
La stratégie sur l’utilisation responsable des antimicrobiens des Producteurs de poulet du Canada (PPC) contribue à assurer le succès et la croissance durables de notre secteur. La stratégie des PPC offre un moyen structuré et efficace pour :
Avec le poulet comme protéine la plus consommée au pays, la stratégie sur l’utilisation responsable des antimicrobiens joue un rôle clé dans la production d’aliments de confiance pour les Canadiens. Cette stratégie s’inscrit dans le Plan d’action pancanadien sur la résistance aux antimicrobiens, qui repose sur quatre piliers : intendance, surveillance, recherche et meilleures pratiques de gestion.
Après l’élimination de l’utilisation préventive des antimicrobiens de catégorie I et catégorie II, les PPC ont adopté une approche non réglementaire pour réduire davantage l’utilisation des antimicrobiens, en ciblant plus particulièrement l’usage préventif des antimicrobiens de catégorie III.
Activités récentes
Les PPC ont réuni un groupe de travail composé de représentants de toute la chaîne d’approvisionnement afin d’explorer les pistes de réduction des antimicrobiens de catégorie III dans un cadre non réglementaire. Nutritionnistes, vétérinaires, producteurs, chercheurs et représentants des couvoirs, des transformateurs et du secteur pharmaceutique ont échangé leurs connaissances et formulé des recommandations. Ces recommandations comprenaient : une communication accrue auprès des producteurs, des vétérinaires et des nutritionnistes; la collaboration avec le gouvernement fédéral pour améliorer l’accès aux solutions de remplacement; l’intendance des antibiotiques de catégorie III; et l’amélioration de la gestion tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Les PPC évaluent actuellement ces recommandations afin de définir la meilleure voie à suivre.
Un accès accru aux probiotiques et autres produits de santé animale demeure une priorité afin de réduire le recours aux antibiotiques tout en maintenant la santé et le bien-être des oiseaux. À cette fin, les PPC travaillent avec le gouvernement fédéral pour trouver des moyens d’accroître l’efficacité du processus d’approbation des nouveaux produits destinés au marché canadien.
Les PPC examinent également la nouvelle catégorisation proposée par Santé Canada quant à l’importance des antimicrobiens. Cette catégorisation des antimicrobiens repose sur leur degré d’importance pour la santé humaine. Ce point est essentiel, puisque la stratégie sur l’utilisation responsable des antimicrobiens des PPC a été élaborée en mettant l’accent sur la réduction des antimicrobiens les plus importants pour la médecine humaine (catégories I, II et III). L’avilamycine (jusqu’ici non catégorisée) est proposée comme antimicrobien de catégorie III. Puisque Santé Canada avait déjà reconnu l’importance de l’avilamycine pour la santé humaine, les PPC l’ont intégrée à leurs initiatives de réduction de l’usage préventif des antimicrobiens.
Tendances actuelles en utilisation et en résistance
Le Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA) de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) surveille l’utilisation et la résistance aux antimicrobiens (RAM) partout au pays. Son tableau de bord en ligne constitue un excellent outil pour visualiser les résultats de ses travaux de surveillance, tant pour l’UAM que pour la RAM. Ce tableau de bord présente des données résumées à l’échelle nationale ou par région, et peut aussi servir à observer les tendances générales et à les comparer avec l’utilisation dans votre propre ferme.
Le PICRA indique qu’environ 60 % des antimicrobiens utilisés ne sont pas importants pour la médecine humaine1. Le graphique ci-dessus illustre, en moyenne nationale, la proportion de troupeaux pour lesquels l’utilisation d’antimicrobiens d’importance médicale (catégorie I, II ou III) dans l’alimentation a été déclarée. La bacitracine (BMD) demeure l’antimicrobien le plus fréquemment déclaré et, en 2023, l’avilamycine (Surmax) a été signalée dans un peu plus de 30 % des fermes échantillonnées. Environ 27 % des troupeaux sondés n’ont affiché aucune utilisation d’antibiotique de catégorie I, II ou III.
Le PICRA a mis en évidence une réduction de la résistance aux antimicrobiens chez certaines bactéries ciblées et a désigné la stratégie sur l’utilisation responsable des antimicrobiens (UAM) des PPC comme l’un des principaux facteurs ayant contribué à cette diminution2. Le graphique ci-dessous illustre le succès obtenu grâce à l’élimination, en 2014, de l’usage préventif des antibiotiques de catégorie I (leur utilisation est à 0 % après 2014) ainsi que la corrélation avec la diminution des niveaux de résistance observés chez les isolats d’E. coli.
Prochaines étapes et pistes d’action
Le secteur canadien du poulet a réussi à réduire de façon importante l’utilisation des antimicrobiens de catégories I et II, ce qui a exigé une innovation constante dans les pratiques de gestion afin d’améliorer la santé et le bien-être des oiseaux. Il reste encore beaucoup à apprendre et de nouvelles solutions à explorer.
Les PPC continueront à travailler avec le gouvernement afin d’accroître l’accès aux produits de santé animale et de mettre en œuvre les prochaines recommandations de la stratégie sur l’utilisation responsable des antimicrobiens.
Les producteurs sont encouragés à discuter avec leur vétérinaire et leur nutritionniste de l’utilisation des antimicrobiens à la ferme, à examiner pourquoi certains antimicrobiens sont utilisés, pendant combien de temps et dans quel but. Ils sont invités à échanger des idées de réduction de l’UAM adaptées à leur situation, à demander à d’autres producteurs ce qui fonctionne pour eux et à consulter le portail de ressources pour les producteurs. Ce dernier propose de nombreux articles, vidéos et études de cas sur divers aspects de la gestion des poulets de chair.