Parlons antibiotiques avec Nathan Martens

Nathan, un producteur de poulet à griller de troisième génération du sud-est du Manitoba, produit à la fois des troupeaux traditionnels et des troupeaux élevés sans antibiotique. Dans ce balado, il nous donne son point de vue sur la stratégie en matière d’utilisation d’antimicrobiens (UAM) et des pratiques qu’il a mises en œuvre pour réviser et réduire l’utilisation préventive des antibiotiques dans sa production traditionnelle. Il souligne entre autres l’importance de la santé intestinale, de la qualité de l’eau et de la qualité de l’air dans un contexte de réduction de l’utilisation des antibiotiques. Certains des éléments clés du balado sont énoncés ci-dessous.

Comme tous les producteurs, Nathan était préoccupé par la stratégie en matière d’utilisation d’antimicrobiens (UAM) des Producteurs de poulet du Canada, car il avait l’impression de naviguer en terrain inconnu. Il a consacré toute son énergie à réduire au maximum le stress imposé aux oiseaux et à promouvoir la santé intestinale. Pour faciliter la transition vers l’élimination des antibiotiques de catégorie II, Nathan a misé sur de bonnes pratiques d’élevage et a maintenu une communication ouverte avec les partenaires de l’industrie, particulièrement son vétérinaire. Fort des leçons tirées de l’interdiction de l’utilisation préventive des antibiotiques de catégorie II, Nathan a décidé de se concentrer sur le prochain objectif, soit le retrait de l’utilisation préventive des antibiotiques de catégorie III. Ainsi, il y a maintenant plus d’un an que l’utilisation préventive des antibiotiques de catégorie III a été éliminée de la production traditionnelle de Nathan.

Dans sa ferme, Nathan dispose d’un programme de gestion complet qui tient compte de toutes les étapes des troupeaux. Dans ce programme, une attention particulière est accordée à la qualité de l’air et aux caractéristiques de diffusion de l’air, aux pratiques de gestion entourant la période de démarrage, à la qualité de l’eau et à la santé intestinale. Il souligne l’importance de surveiller la quantité d’air qui entre dans le poulailler ainsi que sa provenance car la qualité de l’air et les caractéristiques de diffusion de l’air peuvent changer et affecter l’environnement du poulailler et la qualité de la litière. C’est l’une des importantes leçons qu’il a apprises de la production sans antibiotique, un apprentissage qui s’est révélé utile lorsqu’il a lentement retiré les antibiotiques de catégorie III de sa production traditionnelle.

Lorsque Nathan prépare le poulailler pour la période de démarrage, il s’assure que la litière est douce, moelleuse, fraîche et propre. Il s’assure également que les poussins ont facilement accès à des aliments dès leur arrivée grâce à la moulée supplémentaire ajoutée sur le papier pour poussins. En plus de préparer le poulailler à l’arrivée des poussins, Nathan surveille certains indicateurs de rendement, comme le remplissage du jabot, la mortalité, la consommation de moulée et la consommation d’eau. Il s’agit de bons indicateurs de la santé du troupeau pouvant aider à déterminer la nécessité d’une intervention au début du processus. Cependant, rien ne remplace une présence dans le poulailler. En effet, rien n’est plus efficace que passer du temps avec les oiseaux et surveiller leur comportement. Mais la technologie peut s’avérer utile pour obtenir de l’information rapidement et réagir vite. Bien que vous ne puissiez pas être dans le poulailler 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, vous pouvez maintenir une communication en tout temps avec le poulailler, ce qui vous permet plus facilement de gérer étroitement votre production.

Un programme complet de qualité de l’eau est mis en œuvre dans la ferme de Nathan, et celui-ci commence par un nettoyage des lignes d’eau entre les troupeaux avec des acides, du chlore ou des produits à base de peroxyde. À cet égard, Nathan souligne l’importance de faire une rotation entre les produits utilisés pour améliorer la qualité de l’eau, étant donné que chaque produit fonctionne et nettoie différemment. L’eau est l’ingrédient le plus important dans l’alimentation des oiseaux. Par conséquent, nous devrions leur offrir la meilleure eau possible.

Nathan comprend que ce qui fonctionne pour certains ne fonctionne pas pour tous, alors il recommande aux producteurs de travailler avec des nutritionnistes, des vétérinaires et d’autres professionnels pour créer un programme adapté à leur ferme. Au bout du compte, moins les antibiotiques seront utilisés à titre préventif, plus ils seront efficaces lorsqu’ils seront nécessaires à des fins de traitement.