Stratégie des Producteurs de poulet du Canada en matière d’UAM

Les Producteurs de poulet du Canada (PPC) collaborent activement avec leurs intervenants et ont mis en œuvre une série d’initiatives visant à démontrer l’utilisation responsable des antimicrobiens (UAM) dans le secteur canadien du poulet.

La Stratégie sur l’utilisation responsable des antimicrobiens (UAM) des PPC, lancée en 2012, a été élaborée conjointement avec la Fédération canadienne des couvoirs, les Producteurs d’œufs d’incubation du Canada, le Conseil canadien des transformateurs d’œufs et de volailles, l’Association de nutrition animale du Canada et l’Association canadienne des vétérinaires aviaires.

Priorité aux antimicrobiens importants sur le plan médical

Les antimicrobiens sont, et demeureront, des outils essentiels pour protéger la santé et le bien-être des oiseaux et assurer la salubrité de l’approvisionnement alimentaire. À cet égard, les PPC appuient l’utilisation responsable des antimicrobiens approuvés par la Direction des médicaments vétérinaires de Santé Canada. L’objectif de la stratégie des PPC est de démontrer une gestion proactive de l’utilisation des antimicrobiens et de réduire l’utilisation des antimicrobiens qui revêt de l’importance pour les humains en vue de maintenir des options de traitement efficaces.

L’industrie canadienne du poulet a pris des mesures décisives pour réduire la consommation d’antibiotiques, notamment en éliminant l’utilisation préventive des antimicrobiens de catégorie I en 2014, puis celle des antimicrobiens de catégorie II en 2018. L’efficacité de ces mesures n’a pas échappé au gouvernement qui a créé le Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA). Le PICRA a démontré une élimination de l’utilisation préventive et a indiqué que la stratégie d’UAM du secteur du poulet constituait un facteur majeur dans la diminution de la résistance antimicrobienne de la bactérie ciblée.

Cette stratégie continue de permettre l’utilisation d’antimicrobiens pour traiter et contrôler les maladies ainsi que l’utilisation d’ionophores et d’anticoccidiens chimiques. Le maintien de l’utilisation des antibiotiques pour le traitement est un pilier critique de la stratégie des PPC visant à assurer le bien-être des animaux et la salubrité des aliments. Bien qu’il existe des marchés pour les produits « élevés sans antibiotiques », les PPC ne croient pas que cette approche soit durable pour l’industrie dans son ensemble. En effet, les antibiotiques continueront à jouer un rôle essentiel en agriculture pour maintenir le bien-être des animaux. C’est pourquoi la stratégie des PPC met l’accent sur l’utilisation préventive, plutôt que sur l’élimination complète de leur utilisation.

Forts du succès de l’élimination de l’utilisation préventive des antimicrobiens de catégorie I et II, les PPC se concentrent maintenant sur approche non réglementaire afin de réduire davantage l’utilisation des antimicrobiens, en mettant l’accent sur la réduction de l’utilisation préventive des antimicrobiens de catégorie III.

La décision de se concentrer sur la réduction de l’utilisation préventive des antimicrobiens de catégorie III a été prise à la suite de la réévaluation de l’objectif initial, visant à éliminer l’utilisation préventive des antimicrobiens de catégorie III à la fin de l’année 2020. Le processus de réévaluation a permis de conclure qu’une exigence réglementaire obligatoire ne constituait pas une approche responsable pour le moment.

Lors du processus de réévaluation, les PPC ont réaffirmé leur engagement envers la réduction des antimicrobiens et la stratégie responsable de l’utilisation d’antimicrobiens.

À l’avenir, les PPC continueront de travailler avec les intervenants de la chaîne d’approvisionnement pour promouvoir les stratégies de réduction, améliorer l’accès aux produits de soins aux animaux et partager les enseignements tirés des expériences de réduction.

Cette stratégie, qui couvre tout le poulet élevé au Canada s’harmonise avec le cadre d’action pancanadien sur la résistance aux antimicrobiens et l’utilisation des antimicrobiens du gouvernement fédéral et est centrée sur les principaux piliers que sont la surveillance, l’intendance et la recherche.

Pourquoi avons-nous une stratégie?

Toute utilisation d’antimicrobiens – chez les humains ou chez les animaux – peut générer une résistance. L’industrie du poulet doit contribuer à la réduction de leur utilisation, non seulement parce que c’est la bonne chose à faire, mais également parce que les consommateurs l’ont demandée. La stratégie des PPC témoigne clairement de leur engagement dans le dossier de l’utilisation des antimicrobiens et de la résistance aux antimicrobiens et offre aux clients, aux consommateurs et au gouvernement la certitude que le secteur canadien du poulet continue d’adopter des pratiques durables à cet égard.

Parler avec les consommateurs

L’utilisation des antimicrobiens en agriculture continuera d’être importante pour gérer les maladies, le bien-être des animaux et la salubrité des aliments. Par conséquent, il est important de parler aux consommateurs de l’importance de ces produits. À ce sujet, les PPC ont créé plusieurs outils pour aider les consommateurs à comprendre l’utilisation des antimicrobiens. Il est possible par exemple de consulter des brochures, une série de vidéos et le site Web parlonspoulet.ca pour en savoir plus sur l’utilisation des antimicrobiens dans le secteur du poulet.

On nous demande souvent pourquoi nous ne pourrions pas simplement garantir aux consommateurs que la viande ne contient pas de résidus d’antibiotiques. Il s’agit d’un message important, et la majorité de nos communications à l’intention des consommateurs clarifie que la résistance aux antimicrobiens est un enjeu différent des résidus d’antimicrobiens. Comme toujours, les consommateurs peuvent avoir la certitude qu’ils ne consomment pas les antibiotiques qui auraient pu être donnés aux poulets. Le Canada possède une réglementation stricte concernant l’utilisation des antibiotiques (qui prévoit entre autres que tous les médicaments donnés aux oiseaux soient prescrits par un vétérinaire), et l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) surveille et inspecte le poulet pour s’assurer qu’il n’y a pas de problèmes de résidus d’antibiotiques dans la viande. Toutefois, comme nous l’expliquons dans un autre article, la préoccupation aujourd’hui ne concerne pas les résidus, mais bien la réduction de la résistance, et c’est pourquoi nous avons besoin d’une stratégie en matière d’utilisation responsable des antimicrobiens.