De bonnes pratiques de gestion et de biosécurité sont essentielles pour relever les défis présentés par les maladies dans les ÉSA

Article reproduit avec l’autorisation de Poultry Health Today

Le retour aux principes de base de la gestion des oiseaux et des poulaillers est la clé pour lutter contre la coccidiose et surmonter d’autres problèmes de santé qui touchent les élevages sans antibiotiques (ÉSA).

Joseph Giambrone, Ph. D., professeur de sciences avicoles à l’Université Auburn, a déclaré que la coccidiose responsable de l’entérite nécrotique s’est avérée être un problème majeur pour les ÉSA.

La définition des améliorations à apporter à l’alimentation, à la biosécurité et à la qualité de la litière signifie toutefois que l’industrie est en mesure de réaliser des progrès considérables dans la lutte contre les maladies.

« La gestion de base de la santé et la biosécurité y contribuent grandement », a-t-il dit.

En s’adressant à Poultry Health Today, M. Giambrone a affirmé que de nombreux producteurs ont déjà franchi une étape importante en reconnaissant que l’entérite nécrotique n’est pas une affection secondaire seulement liée à la coccidiose, mais aussi à d’autres problèmes qui peuvent irriter le tractus intestinal, comme les fibres alimentaires et la taille des particules de moulée.

De nombreux producteurs dans l’industrie ont ainsi décidé d’examiner des moyens d’améliorer l’alimentation des oiseaux par la réduction de l’utilisation de drêches de distillerie avec solubles (DDS) dans la moulée, l’introduction de meilleures enzymes pour la digestion des fibres et la vaccination des oiseaux contre la coccidiose dans l’écloserie.

« D’autres ont envisagé d’améliorer la biosécurité, a-t-il affirmé. [Notamment] en portant des chaussures de protection, en luttant contre la vermine, en réduisant la matière biologique dans la litière par l’utilisation d’une litière plus sèche, en contrôlant mieux la ventilation et en améliorant la gestion de l’eau et de la moulée. »

« Il s’agit d’une notion complexe qui varie d’une ferme à l’autre, raison pour laquelle dans certains cas les gens utilisent des probiotiques et des prébiotiques. Parfois ça fonctionne, mais pas toujours. Il convient donc de concevoir une solution sur mesure, à l’image d’un programme de vaccination. »

Le principal aspect que l’on doit bien gérer dans les ÉSA est la qualité de la litière, a déclaré M. Giambrone.
« Les bactéries Clostridium sont la principale cause d’entérite nécrotique, mais certaines d’entre elles peuvent également provoquer une dermatite gangréneuse, où l’on peut aussi retrouver des bactéries E. coli qui peuvent être entériques, ou une septicémie. Ces dernières auront toutes pour effet d’entraîner des condamnations dans les usines de transformation. »

Il existe également des problèmes qui peuvent avoir une incidence importante sur la santé publique, a-t-il ajouté, comme Salmonella et Campylobacter, dont il faut tenir compte.

« Bien qu’elles soient silencieuses chez la volaille, on peut les retrouver dans les carcasses et les œufs contaminés, et si les consommateurs ne les manipulent pas adéquatement, on est alors aux prises avec des problèmes de salubrité alimentaire. »

Alors que les consommateurs choisissent de plus en plus les produits provenant d’ÉSA, ces difficultés ne disparaîtront pas, a affirmé M. Giambrone, il est donc essentiel de trouver de nouveaux moyens de les gérer sur la ferme.

« Les antibiotiques initialement retirés étaient des stimulateurs de croissance… mais ces derniers maîtrisent également l’entérite nécrotique… en les retirant, ces autres maladies ont ainsi pris de l’ampleur. »